Des musiciens amateurs forment un Orchestre d'un jour et créent une œuvre collaborative inédite

Dimanche 5 mai, des particuliers, en famille ou en solo, sont venus au Château de Tournezy, à Bois-le-Roi, pour vivre une journée sous le signe de la création et de la respiration collective. 

Ils sont violoncellistes, pianistes, accordéonistes ou cornistes, parents, grands-parents et enfants, mais surtout artistes dans l’âme. Ils sont venus de Paris, de Normandie ou de Seine-et-Marne pour jouer ensemble et créer une œuvre sous la baguette du chef d’orchestre et compositeur belge Baudouin de Jaer : nous pensions compter sur des trompettes, un trombone, une clarinette, une guitare… et non ! Mais l’Orchestre d’un jour c’est toujours sur le fil, l’inconnu, on ne sait pas où l’on va. Pas de guitare ni de trompette, donc, mais des objets sonores, parmi lesquels des bols tibétains, des maracas, des guiro (ces crapauds en bois qui émettent un son quand on leur frotte le dos) ou des noix de coco. Dans l’Orchestre d’un jour, tout le monde est musicien, quel que soit son instrument. 

Pour briser la glace, le Quatuor Tana, complice de cette journée, offre aux musiciens amateurs 5 mouvements d’un quatuor de Tchaïkovsky en guise de café-croissant. A l’issue de ce concert privé, le chef sollicite la créativité de chacun, et propose de composer ensemble un quatuor à la criée : le quatuor commence fort ou pas fort ? Madame, dans le grave ou dans l’aigu ? Le Quatuor Tana écoute, prend note, joue, s’adapte. Un quatuor est créé, et les amateurs en ont décidé ainsi : la fin du quatuor sera forestière, ensoleillée puis orageuse. S’en suit un petit cours de solfège pour poser les fondations, que le chef intitule très sobrement : 7 années de solfège en 7 minutes.

Après une pause bien méritée, les musiciens se répartissent en groupe pour composer, mesure par mesure, ce qui formera à l’issue de la journée une œuvre collaborative inédite. Bertrand, musicien amateur, se lance à la place du chef, et propose une direction très sensible. Le chef, enthousiaste, lui confie la direction du second mouvement, qui débute par la Cérémonie des Turcs de Lully et se termine dans le bruissement des papiers de soie, distribués à chaque musiciens. Pendant ce temps, le Quatuor Tana se prête au jeu d’une composition pour quatuor à cordes, qu’ils livreront, au public comme aux membres de l’Orchestre, à la toute fin de l’œuvre.

Tout semble prêt, la générale arrive à grand pas que voici déjà le concert. La salle craque sous le poids d’oreilles tant attentives que l’orchestre rentre bien applaudit. Les deux chefs du jour passent à leur tour la porte de la salle, suivi du soliste, Antoine Maisonhaute (Quatuor Tana). Tous serrent la main de Xavier, musicien amateur et premier violon de l’Orchestre d’un jour. Cette mise en scène n’est pas anodine et signifie au public : nous sommes un véritable Orchestre. Le concert commence et l’œuvre inédite est créée, ce dimanche 5 mai 2019 au Château de Tournezy. Après un dernier accord de l’orchestre, un accord tenu par le Quatuor Tana et les applaudissements du public, c’est la fin de cette seconde édition de l’Orchestre d’un jour à Bois-le-Roi, et, aux vues des sourires et de l’enthousiasme général, la promesse d’une troisième édition en 2020.

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